C'est drôle comme les choses prennent des tournures différentes suivant que le temps change.
Je me rappelle que j'ai toujours voulu faire le bonheur des autres, et peut être même être ce propre bonheur. Les nourrir de joies, et d'espoir. Etirer ce long trait, qui souvent restait figé sur leurs visages. Je me rappel que j'aimais passer mes journées assises sur le rebord de la fenêtre et peut m'importe qu'on me regarde du bas de la rue. J'aimais voir les heures passées, et noyer mon regard dans leurs manières de faire, et de parler. Je photographiais, de mes propres yeux, ce bout de monde. Ma rue, je l'a croquais du regard.
Pourtant rien de très jolie. Rien de très beau, non. Mais l'animation, le jour, et le silence, la nuit me plaisait bien. J'aimais m'appuyer contre le rebord et me pencher le plus possible en avant. Comme un instant quelque peu magique, je sentais le vent se faufilé entre mes cheveux. Et sous un air de musique je me laissais emporter, avec un sourire au coin des lèvres. Je m'en foutais de savoir si d'en bas, on me regardait. C'était beau de voir cette rue s'endormir paisiblement. Tandis que le soleil baissait les stores, les étoiles faisaient apparition.
Moi qui longtemps avais une passion pour le ciel. Je me rappel, de nos soirées. Elle et moi, quand on tournoyait sur la place, et que je ne pouvais m'empêcher d'avoir les yeux relevés sur ces points lumineux, ça brillait fort. Même que c'était magnifique, même que j'en ai mal. Oui, je me rappel. De cette volonté de faire le bonheur à tous, à n'importe qui, n'importe quoi.
Depuis ce temps, depuis que la conscience m'a montré qui j'étais. Je ne regarde plus rien de la même façon. Si bien qu'à présent, comme le coeur, mon regard devient de pierre. Et plus aucune magie ne le transperce. Les choses simples ne m'émerveillent plus autant qu'avant. Le regard s'est trop vite fané, à soudainement vieillit. L'objectif, usé. Condamné, à ne plus voir le monde de la même manière, et de ne plus en sourire par la même occasion. Je me remémore, alors ces quelques images sur lesquels mes yeux se passionnaient. Mais en les regardant, à chaque coin de porte, j'y ai vu la blessure que je suis venue apporter...
Et vous, vous avez des regrets d'enfances? Des choses que vous n'avez comprises que bien plus tard, peut être même trop tard?