Elles ont le goût de vanille, de réglisse, de caramel ou de chocolat. Les roses sont pour les filles. Les noires pour les garçons. Ce ne sont pas des confiseries mais des cigarettes qui, en dépit des apparences ne contiennent pas moins de 10 mg de goudron, 10 mg de monoxyde de carbone, et 0,8 mg de nicotine, "comme la Marlboro ordinaire", selon un pneumologue, parlant de "produit toxique peinturluré".
"Il s'agit de cigarettes pernicieuses, de cigarettes pièges", résume Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé qui va étudier la possibilité d'interdire les cigarettes sucrées, prisées par les plus jeunes. "Il est essentiel de faire comprendre aux 15-20 ans que le tabac n'est pas un facteur de liberté, bien au contraire", a-t-elle déclaré jeudi dans les locaux de Tabac Info Service.
"Je vais étudier l'ensemble des possibilités qui s'offrent à moi, notamment le vecteur législatif, pour protéger la santé des jeunes et les interdire", a déclaré la ministre se disant choquée par l'arrivée sur le marché de "cigarettes au goût de confiserie". Elle a également indiqué qu'elle comptait "élargir les corps de contrôle pour mieux faire appliquer la loi" interdisant la vente de cigarettes aux mineurs de moins de 16 ans.
Interdiction de fumer : une mesure bien respectée
L'interdiction de fumer dans les lieux de convivialité, en vigueur depuis début janvier, est "scrupuleusement suivie dans la majorité des établissements concernés", a déclaré Roselyne Bachelot. Au premier trimestre 2008, la Direction générale de la police nationale a relevé 188 infractions à la réglementation anti-tabac à Paris et 373 en province. De son côté, la Direction générale de la gendarmerie nationale a relevé 86 infractions. La mesure est bien respectée et bien acceptée, a estimé Mme Bachelot qui intervenait à l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, samedi, qui cible particulièrement cette année la jeunesse.