Débauche, détente, sérieux, perversité... ici tout est permis ! |
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| Nouvelle par Eagles | |
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Eagles V.I.P
Nombre de messages : 3711 Age : 34 Ville : Dans le labyrinthe du minotaure Date d'inscription : 23/02/2006
| Sujet: Nouvelle par Eagles Mar 22 Jan - 23:05 | |
| Bonjour,
J'ai fais il y a quelques mois une écriture d'invention en français, où je me suis totalement investie. J'ai fais de mon mieux. C'est long. Il y a encore des fautes d'orthographes mais bon... peut-être que vous aurez envie de la lire.
Sujet : Un jeune homme naïf se lance aujourd’hui dans la découverte du monde. Il y découvre des horreurs qu’il condamne à travers le récit qu’il en fait, sous une forme ironique. Composez ce texte.
Innocent naquit un jour d’automne de l’année 1988, dans un petit hôpital dans la banlieue de Paris. Ses parents François et Anne furent émerveillés par la beauté de leur fils. Ils remercièrent longuement Dieu de leur avoir donné un si bel enfant. François tenait une petite librairie dont il était très fier. Il accueillait chaque client comme un ami de longue date, selon François rien ne pouvait aller mieux, car Dieu dans sa grande sagesse avait réglé le monde pour qu’il aille au mieux. Ainsi il ne lisait pas les journaux, ne regardait pas les nouvelles à la télévision, c’était inutile selon lui car tout cela finirait par s’arranger tôt ou tard. Anne était de son avis, bien qu’elle soit moins encline à engager de longues discussions sur le sujet. Ils élevèrent leur fils dans cet état d’esprit. Innocent fut entouré d’amour durant de longues années, il se fit très peu d’amis, même au collège, ses parents lui suffisaient amplement disait-il. Il parlait un français sans faille, et avait une véritable aisance dans toutes les langues étrangères. Il avait cependant des difficultés dans les matières scientifiques. Anne, qui enseignait l’allemand depuis presque 30 ans maintenant, protégeait énormément son fils, elle ne voulait pas qu’il côtoie le monde qu’elle avait vu dans sa jeunesse, où l’alcool et les drogues hallucinogènes étaient monnaie courante. Ainsi Innocent n’allait jamais aux anniversaires de ses camarades, si ce n’est sous la surveillance d’un de ses géniteurs, il ne sortait jamais le soir ou même l’après midi, sans être accompagné. Il ne s’en plaignait pas, il ne connaissait rien d’autre, et les quelques camarades avec lesquels il avait sympathisé ne lui parlaient pas de leur vie. La vie d’Innocent prit un véritable tournant lorsque à cause de ses lacunes en math et en physique il loupa le Bac S que son père avait choisi pour lui. « Il en sera ainsi car rien n’est plus important que les sciences mon fils » avait dit François. Innocent ne put donc pas s’y opposer. Ainsi il reprit le chemin du lycée un jour de septembre. Après avoir été dirigé vers une classe, il entra avec ses nouveaux camarades dans la salle où leur professeur principal allait leur faire le discours de début d’année, c’est là qu’il vit Sarah. Il resta immobile un moment, admirant ses cheveux d’un noir terrible et son visage angélique d’un blanc pâle. Il s’assit au premier rang comme à son habitude, mais Sarah alla vers le fond de la classe toute seule. Il resta devant, et rêva tout le long du cours de son premier amour. La cloche se fit entendre, il voulut aller vers elle, mais avant qu’il ne puisse l’aborder un autre garçon parla à Sarah. « Salut, Sarah c’est ça ? » dit le jeune homme « Ouais, qu’est ce que tu veux ? » répondit-elle sèchement « Juste discuter, j’aime bien ton look » rétorqua-t-il « Ce que tu penses ne m’intéresse pas » conclut-elle Et elle parti de sa démarche mélancolique. Innocent fut étonné d’une telle froideur venant d’un être aussi beau. Il n’essaya plus de lui parler pendant presque deux mois, rêvant chaque jour de pouvoir la serrer dans ses bras, et aussi atténuer le chagrin qui semble l’accabler continuellement. Jusqu’au jour où pendant la récréation, il la vit assise sur un banc toute seule, en train de pleurer. Il vint silencieusement, quelques pas derrière elle, puis il prit une grande inspiration et alla s’asseoir sur le banc en gardant un mètre entre lui et elle. Elle l’ignora un temps puis quand vint la sonnerie elle s’étonna de ne pas le voir courir en cours, mais elle ne dit rien. Ils restèrent assis là près de trois heures sans rien se dire. Sarah avait arrêté de pleurer et se tourna vers Innocent. « Pourquoi es-tu resté ? » demanda-t-elle « J’ai cru que peut-être tu aurais envie de parler de ce qui te rend constamment si triste. » répondit-il timidement « Dis moi d’abord ce qui te rend si heureux. » demanda-t-elle alors. « Et bien je suis en vie, et en bonne santé et nous vivons dans une monde qui ne peut pas être meilleur » répondit-il fièrement. Et là pour la première fois il la vit sourire. « Nous serions effectivement dans le meilleur des mondes s’il était débarrassé de toute présence humaine. Tous les animaux ont un but, bien qu’eux même ne le connaissent pas, ils font partie d’une chaîne parfaite où chaque chose a sa place et où rien n’est superflu ou inutile. Alors que nous humains nous sommes ici sans but, nous venons perturber cette si belle chaîne. Nous n’aurions jamais dû exister. Etre heureux d’être en vie, c’est être content de tout ce que notre vie engendre, spécialement nous dans les pays riches, nous vivons dans une monde artificiel où tout est tabou, on veut manger mais pas voir l’animal que l’on mange, on veut des fourrures mais ne surtout pas savoir comment on a pris cette fourrure à un animal, on veut une maison, de l’argent, on veut tout. Alors que nous ne sommes rien. » Rétorqua-t-elle. « Dieu a fait tout ce qu’il fallait pour que le monde soit bon, nous sommes ses enfants, nous avons donc une utilité sur Terre tu ne crois pas ? » demanda-t-il très confus après une telle tirade. « Je crois que si Dieu existe, les gens qui ont écrit la bible se sont trompés, car Dieu n’est pas bon, si nous sommes effectivement ses enfants et qu’il est effectivement tout puissant alors c’est le pire être qui puisse exister, car dans ce cas c’est lui qui a crée la souffrance. Lui qui a fait éclater des guerres, lui qui a rendu les êtres humains capables d’en torturer d’autres. Lui qui aurait créé une monde merveilleux, aurait pu créer l’être humain qui est lâche, peureux, avare, violent, jaloux, et égocentrique ? Il aurait permis à Hitler, Staline, Pol Pot et tous les autres dictateurs de ce monde d’exister ? Je ne peux pas y croire. » Affirma-t-elle « Si ce que tu dis est vrai, pourquoi tant de gens croient en Dieu ? Tout le monde croit en Dieu » répondit-il embarrassé. « Parce que tout le monde a peur de mourir, les gens ont besoin d’être rassurés, de se dire qu’ils iront dans un monde meilleur et qu’ainsi mourir n’est rien de grave, que les gens qu’ils ont vu mourir vivent encore dans une autre monde. D’ailleurs croire en Dieu en soi est un péché, puisque si Dieu existe, il a crée l’univers tout entier, donc croire qu’il se soucie de notre planète et encore plus particulièrement de nous pauvres êtres humains que nous sommes est un péché d’orgueil. » Conclu-t-elle d’une voix très posée. « Je crois que je ne pourrais pas te faire changer d’avis, n’est ce pas ? » dit Innocent « En effet, j’ai des arguments, toi non… » Rétorqua Sarah. Les cours étaient finis, Innocent devait rentrer chez lui avant que sa mère ne s’inquiète. Il dit donc au revoir à Sarah d’un signe de la main, plus amoureux que jamais. Durant un mois, ils discutèrent chaque jour de sujets différents, Innocent délaissa ses études tout comme Sarah, de façon la plus discrète possible pour que les parents d’Innocent ne se doutent de rien. Un jour où la neige tombait à gros flocons, au moment où ils allaient se quitter Sarah l’embrassa. Puis elle partit plus mélancolique que jamais. Innocent resta interdit un moment avant de partir à son tour et de regagner son foyer. Le lendemain Innocent alla à leur point de rendez-vous habituel, sous un énorme saule pleureur en face d’une petite rivière gelée par le froid de ce mois de décembre. Sarah ne vint pas, Innocent resta la journée entière mais rien ne se passa. Il revint le lendemain, mais elle ne vint pas non plus. Le troisième jour il décida d’aller en cours, pour se renseigner. Sarah n’était pas là non plus et personne ne savait où elle était. Il s’assit tout de même au premier rang comme à son habitude, et en s’installant, il remarqua une personne qu’il n’avait jamais vue qui avait un air mauvais et de petits yeux tristes. Le professeur demanda le silence. L’étrange personnage s’avança. « Sarah… Sarah s’est suicidée il y a trois jours » dit-il, restant immobile devant les 25 regards perdus d’élèves qui ne vivaient depuis plusieurs années que pour leur réussite. Innocent perplexe, se leva et se mit à courir, dévalant les escaliers quatre à quatre, ouvrant violement la porte pour sortir dans le froid de l’hiver. Il cria longuement toute la douleur de son cœur avec toute la force de ses poumons. Il se remit à courir dans la ville, devant la mairie, devant la libraire de son père, devant l’école où enseignait sa mère, devant les automobilistes interloqués par ce jeune homme qui courait à tout allure les larmes aux yeux. Il continua sa course jusqu’à ce que ses forces l’abandonnent, ce qui arriva à plus de 10km de son point de départ. Il s’étendit sur la neige froide, alors qu’il transpirait abondamment, faisant fondre le peu de neige qui recouvrait l’herbe du parc dans lequel il se trouvait. Il resta étendu là jusqu’au lendemain. Lorsqu’il se réveilla le soleil était déjà haut dans le ciel, il se redressa et se demanda pourquoi Sarah avait pu vouloir désirer la mort après l’avoir embrassé si furtivement. Et il se demanda également si elle était dans les mains de Dieu ou si comme elle le pensait, elle n’existait absolument plus. Après avoir vainement tenté de répondre à ces questions il se rendit compte qu’il avait faim. Il alla dans une boulangerie et acheta de quoi se restaurer avec les quelques pièces qu’il avait dans la poche. Il se rendit compte que s’il continuait à errer comme cela il lui faudrait de l’argent, il alla à un distributeur et retira les 500€ qu’on lui permettait de prendre. Il prit la décision d’aller vers la Bretagne puis de prendre le bateau pour aller vers les Etats-Unis d’Amérique, pays de la liberté et de la tolérance. Il se mit donc en route, voyant une poubelle il décida de jeter son téléphone portable sur lequel sa mère avait déjà laissé près d’une trentaine de messages. Il mis près de deux semaines pour aller au pays des druides et des esprits, passant par les petites routes et les bois, dormant dans des squares ou dans des églises, par chance le temps se réchauffa, la neige avait fondu, mais des pluies régulières s’abattaient sur son chemin. Durant son voyage il rencontra une voyante qui lui révéla que sa vie avait maintenant basculé, vers la noirceur, le doute et le malheur. Révélation qu’il dû payer près de 50€. Il arriva au port de Brest, il alla voir un pécheur et lui demanda s’il savait où il pourrait trouver un bateau pour les Etats-Unis d’Amérique où il y a peu de contrôle et pour une somme modeste. Le pécheur qui était un vieil homme ridé et dont le langage ne manqua pas de surprendre Innocent, lui donna de bons renseignements et alla même parler au pilote de l’énorme cargo sur lequel il allait embarquer. Innocent dû verser 300€ sur les 350 qui lui restait, le départ était annoncé pour dans trois jours. Il erra donc dans Brest voyant le visage de Sarah se dessiner dans les nuages, sentant son parfum dans le vent frais qui agressait son visage. Il n’osa pas retirer à nouveau de l’argent de peur que ses parents n’ai prévenu la police qui pourrait le repérer grâce à cela comme il l’avait appris dans les nombreux romans policiers qu’il avait lus. | |
| | | Eagles V.I.P
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| Sujet: Re: Nouvelle par Eagles Mar 22 Jan - 23:05 | |
| Le jour du départ, il monta sur la rampe de ce monstre de métal qui ne ressentait absolument pas la houle qui faisait chahuter la petite embarcation du pécheur qui a aidé Innocent. En montant il s’arrêta et regarda une dernière fois Brest et bien au-delà la sépulture de Sarah, puis il reprit son ascension vers le pont du cargo. On lui indiqua où se trouvait sa chambre, petite pièce sans fenêtre chauffée par un vieux chauffage électrique prêt à rendre l’âme. Il était le seul passager, il ne parlait jamais au personnel du bateau, si ce n’est pour dire merci lorsque ceux-ci venaient lui apporter son repas. Il passa deux semaines à marcher sur le pont interminable de ce géant métallique qui sillonnait les océans et laissait derrière lui les déchets de ceux qui le servait. Les marins ne se gênaient pas pour lancer par-dessus bord tout ce qui n’était plus utile. Peu avant qu’il ne puisse voir l’Amérique, un petit bateau les aborda par le flanc, le capitaine fit halte et laissa les hommes monter à bord. L’un des hommes portait un sac, il en tira un petit paquet. Le capitaine sorti un couteau de sa poche et coupa délicatement une petite fente dans le haut du paquet. Il en sortit une poudre blanche qu’il mit en bouche. Après avoir dégusté la poudre il serra la main de l’homme et lui donna à son tour un sac. Le capitaine repartit dans son cockpit et les hommes retournèrent sur leur bateau. Ils n’avaient pas vu Innocent épier la scène cachée entre deux caisses de bois à l’avant du bateau. Il avait souvent entendu parler de substance que prenaient des gens pour être heureux mais il n’en avait jamais vu. Il se dit que si Sarah en avait pris elle aurait peut-être partagé son point de vue. Il regarda encore une fois le soleil se coucher parmi les vagues lointaines, et le vent marin qui lui semblait toujours amener ce parfum fruité que porté Sarah. Il débarqua aux Etats-Unis d’Amérique enfermé dans une caisse, l’un des hommes d’équipage ouvrit finalement la boite après ce qui paru à Innocent des heures d’attente. Il serra la main de l’homme et se remit en marche, explorant le pays qu’on lui avait décrit comme le plus beau au monde. Un panneau indiquait New York City à 5km vers le Sud, Innocent prit donc ce chemin. Toujours hanté par la culpabilité après le suicide de Sarah il ne cessait de penser à elle, l’amour, sentiment qu’il avait pour la première fois ressenti il y a seulement quelques mois commençait à se transformer en haine, une haine terrible envers Sarah pour l’avoir laissé seul dans ce monde qui à ses yeux était encore le mieux qu’il puisse être. Innocent pensa que Sarah était morte pour qu’il fasse ce voyage et qu’il découvre le monde. Il découvrit donc ce continent que les européens avaient découvert il y a tout juste quelques siècles. Il arriva enfin à New York, il passa d’abord par le Bronx où il découvrit dans le jardin botanique une parcelle de la forêt qui recouvrait New York avant que l’homme ne la bétonne. Il continua et arriva dans Manhattan, il tomba en extase devant la hauteur de ses immeubles, puis ses yeux retrouvèrent le sol et en regardant autour de lui il vit alors un homme voûté qui s’appuyait sur un vieux chariot dont une roue ne tournait plus sur le trottoir d’en face. Les vêtements de l’homme étaient en loque, il toussait d’une façon terrible et marchait avec difficulté. Une femme passa à coté de l’homme en trombe dans un tailleur très chic parlant dans le vide. Alors qu’elle avait dépassé l’homme et butta légèrement dans la roue déjà vacillante du chariot, ce qui fit tomber à la renverse le pauvre homme qui toussa d’autant plus fort. Mais la femme continua sa route emportée dans sa conversation sur la capacité du marché asiatique à accueillir son nouveau produit d’amincissement. Innocent voulu alors traverser la route pour aider l’homme à se relever, mais une voiture passa en trombe devant lui, puis une autre et encore d’autres suivirent à tel point que lorsqu’il pu traverser l’homme avait disparu. Le vent d’Est amenait avec lui de nombreux nuages qui ne tardèrent pas à déverser une pluie diluvienne sur la ville. Innocent continua sa dérive dans New York, il finit par sortir de la ville, c’est à ce moment là qu’il vit derrière une colline des centaines de mobiles homes bien alignés comme les grattes ciels de Manhattan, mais là rien ne brillait, l’acier avait laissé place au plastique de mauvaise qualité, l’air chauffé des immeubles laissait place au froid de l’hiver New Yorkais. Le luxe avait laissé place à la pauvreté. Cette petite ville était bien animée, des hommes de plus de deux cents kilos se traînaient dehors pour sortir leur chien ridiculement maigre. Des jeunes filles anorexiques marchaient entre les caravanes le regard vide. D’autres encore semblaient dans un état second et riaient en regardant leurs mains ou leurs amis. Un vieil homme assis sur une chaise en plastique branlante impassible appela Innocent. Le vieux demanda à Innocent ce qu’il faisait dans cet endroit car il ne l’avait jamais vu auparavant. Innocent grâce à ses talents linguistiques put répondre à l’homme et lui raconta toute son histoire depuis la mort de Sarah. « Voilà une bien triste histoire, mais regarde autour de toi, tous ces gens ont vécu de bien pires épreuves que toi. » dit le vieux lorsque Innocent termina son récit. « L’homme que tu vois là-bas promenant son chien était un brillant homme d’affaires qui avait placé toutes ses économies en bourse, malheureusement pour lui, ses actions dégringolèrent et ce jour là il perdu tout, aussi bien sa femme que son argent. Depuis il essaye de vivre avec ce qui lui reste. La jeune fille qui marche sans savoir où elle va fut à une époque mannequin, mais elle refusa les avances de son agent qui la viola, le jour suivant elle est partie de chez elle pour recommencer une nouvelle vie ailleurs, mais elle échoua finalement ici, sans rien. Elle serait morte de faim et de froid si je ne lui avais pas laissé un bout de ma caravane. Et le jeune homme que tu vois hilare un peu plus loin est né ici, il est allé à l’école les dix premières années de sa vie, mais les autres élèves le tabassaient chaque jour et sa mère ne pouvait pas payer ce dont il avait besoin pour étudier. Alors il finit par jouer les voyous dans la rue, et maintenant il est toujours là entrain de prendre de la drogue. » Innocent regarda le vieux avec des yeux pleins d’étonnements et d’interrogations. Puis il dit : « Et vous pourquoi êtes-vous là ? » « Ce n’est pas important, mais si tu ne veux pas finir ici, va, découvre le monde et voit ce qui lui reste de beauté car dans cette ville il ne reste plus rien de beau, ils construisent des immeubles plus luxueux chaque jour sans jamais se soucier de gens comme nous, ils font leurs petites vies en ne cherchant pas à savoir ce que cela peut engendrer et ils sont satisfaits. Ils disent qu’ils ont réussi leur vie… » Répondit l’homme. Innocent ne répondit rien, il tourna les talons et marcha vers le Nord, le soleil était entrain de se coucher sur ce monde qu’il découvrait à chaque pas un peu plus. La pluie avait cessé, une humidité lourde émanait du sol tandis que le soleil d’un jaune éclatant, des reflets rose se montrèrent sur les nuages, la vallée semblait baignée d’une lumière orangée. Innocent se remémora les nombreux couchés de soleil qu’il avait contemplé avec Sarah et encore une fois il vit son visage se dessiner dans un nuage, il la vit sourire… Il arriva dans une petite ville et réussi à convaincre le curée de le laisser dormir dans son église pour l’amour de Dieu. Le lendemain il se rendit compte qu’il était à cours d’argent, il fit alors le tour des magasins de la ville pour offrir ses services. Il fut finalement pris dans un fast food, il y travailla plusieurs semaines, couchant là où il pouvait, économisant son argent pour traverser les Etats-Unis et aller vers le soleil couchant. Après cinq semaines de travail au milieu de la graisse des frites, du sucre des sodas, des steaks bourrés d’antibiotiques, il jugea qu’il avait assez d’argent. Il pris le moyen de transport le moins cher, c'est-à-dire le bus. Lorsqu’il entra une atmosphère lourde pesa sur lui, la chaleur étouffante du chauffage, la faible lumière qui éclairé le couloir central le mirent dans un état léthargique. Le voyage dura bien des jours, Innocent n’était plus vraiment lui-même il ne réagissait plus à rien, ses yeux semblaient perdu dans le néant du ciel qu’il fixait. Son esprit se perdit dans les interrogations. Ses parents lui aurait-il menti sur le fonctionnement du monde ? Il ne pouvait imaginer ses parents lui mentir. Mais alors pourquoi Sarah s’était-elle tuée ? Pourquoi tout ces gens étaient-ils malheureux et pauvres ? Quel était le résultat positif de ces malheurs ? Ce furent autant de questions qui restèrent sans réponse. Lorsqu’il arriva enfin à San Francisco, il se rendit compte qu’il avait beaucoup de mal à respirer. Une douleur terrible lui frappa le thorax, il se tordit de douleur, et s’allongea sur le sol du trottoir en fermant les yeux. A son réveil il vit des murs blancs, d’autres personnes étaient allongées sur des lits à quelques mètres de lui des néons éclairaient la salle. Un silence terrible régnait dans la pièce. Il se leva avec difficulté et marcha dans le couloir avec toute l’énergie qu’il pouvait trouver. Une infirmière se précipita vers lui et le ramena dans sa chambre et lui dit d’attendre la visite du médecin. Le médecin vint effectivement après plusieurs heures d’attente. Innocent ne comprit rien de ce que lui dit l’homme, qui parlait en regardant ailleurs, la seule chose qu’il discerna dans le discours médical du docteur fut qu’il ne pouvait pas rester plus de quelques heures car il n’avait pas de quoi payer ses soins. Le médecin repartit de sa démarche confiante et rapide dans le couloir. Innocent essaya alors à nouveau de marcher dans le couloir, à sa grande joie il y arriva. La douleur de ses poumons commencer à s’estomper. Il arriva au bout du couloir, où était rassembler une trentaine de personnes, des patients et la moitié du personnel médical de l’étage. En se rapprochant Innocent vit que tout ces gens étaient absorbés par les images d’une vieille télévision, qui montrait une vingtaine de jeunes femmes en maillot de bain entrain de sourire. Sur une banderole lumineuse à l’arrière du plateau était écrit en gros caractère « Miss Univers ». Le présentateur décerna plusieurs dizaines de milliers de dollars à l’une des jeunes femmes parce qu’elle a su mettre en avant plus que les autres, mettre en avant ses atouts féminin et son sourire éclatant, tandis que dans cet hôpital une dizaine de personnes allaient mourir la semaine suivante parce qu’elles ne pouvaient pas payer leurs soins se dit Innocent. Il fut très surpris de sa réflexion et se ravisa, se rappelant que tout avait un but positif, que même si des gens meurent c’est pour que d’autres vivent. Il se rendit alors compte que plusieurs infirmières étaient en train de pleurer devant cette jeune femme au sourire artificiel. Il se retint de leur demander la cause de ces larmes et retourna vers sa chambre. Lorsqu’il y arriva, un infirmier avait déjà rangé les affaires d’Innocent et lui demanda de quitter l’hôpital. Il n’eût d’autre choix que d’obéir et s’en fut dans une fraîche nuit de janvier face à un nouvel océan qui lui amènerait peut-être des réponses. | |
| | | Eagles V.I.P
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| Sujet: Re: Nouvelle par Eagles Mar 22 Jan - 23:07 | |
| Il marcha plusieurs heures avant d’arriver à bout de force. Il regarda alors autour de lui. C’est à ce moment qu’il vit une petite église en bois blanc très simple. Il alla s’y réfugier. Il s’allongea sur un banc et pria pendant le reste de la nuit. Au petit matin un prêtre trouva Innocent sur le banc brûlant de fièvre. Durant bien des jours il soigna Innocent tant qu’il le pouvait. Innocent quant à lui voyait le visage de Sarah au milieu de terribles cauchemars. Mais s’y raccrochait de toutes ses forces afin de guérir de son infection. Lorsqu’il fut remit, le prête, qui se prénommait Peter, lui demanda ce qu’il allait faire à présent. Innocent répondit qu’il voulait partir pour l’Asie par le premier bateau. Peter ayant était très ému par le récit qu’Innocent lui avait fait de ses aventures, avait décidé de l’aider jusqu’au bout. Il donna donc à Innocent assez d’argent pour partir à nouveau dans un cargo qui partait cette fois ci pour le Vietnam. Quelques jours plus tard il prit la mer, il avait rencontré le capitaine, qui était un homme de grande stature, à la poigne ferme et au regard dur. Mais il sympathisa avec Innocent à qui il raconta son histoire. Il lui expliqua qu’il y a plusieurs années, il avait été au Vietnam en tant que soldat. Il lui expliqua que chaque jour des hommes mourraient sur des pièges Viêt-Cong, et que chaque jour il torturé des Viêt-Cong pour les faire payer. Il lui expliqua comment, lorsqu’il rencontrait des problèmes, ils bombardaient des villages entiers avec du napalm. Le capitaine était hanté par ces images, jamais il n’oublierait les cris des enfants de ce village qu’il avait dû bombarder. Ils jouaient à quelques mètres du village, et lorsque le napalm se répandit ils ne reçurent que quelques gouttes. Quelques gouttes qui les défigurèrent et les firent hurler d’une voix terrible. Le capitaine n’oubliera jamais non plus le regard du colonel qui était à ses côtés, qui avait un air réjoui, semblant comblé par l’attaque horrible qu’il venait d’accomplir. Tandis que le reste des hommes se souciaient de savoir combien de cigarettes il leur restait, d’autres écrivaient à leurs fiancées restées au pays, d’autres encore regardaient ce spectacle terrible en pleurant. Innocent marchait sur le pont quand il n’écoutait pas les récits du capitaine, c’est là qu’il se sentait le plus libre, sur la proue du bateau, sentant l’air marin, écoutant le bruit des vagues se fracassant sur la coque. Il cherchait dans sa mémoire le visage de Sarah qui déjà s’effaçait peu à peu. Il arriva après plusieurs semaines de route à Hué. Innocent dit adieu au capitaine qui lui donna un peu d’argent pour qu’il poursuive son voyage. Innocent parti alors à la découverte de cette ville, il arriva dans la partie Nord de la ville, qui était la plus moderne. Elle était lui semble-t-il comme les villes américaines mais semblaient un peu plus sales et tout de même moins riches. Il y avait de nombreuses tours, et encore de nombreux pauvres qui marchaient difficilement, ignoré par tous les riches qui allaient dans leurs luxueux bureaux. Il passa la superbe rivière des parfums et se retrouva dans la vieille ville. Il put y admirer toute l’architecture complexe et colorée de la porte Hien Nhan, les statues protégeant la tombe de Khai Dinh, ainsi que le trône de l’empereur dans son magnifique palais. Après plusieurs heures passées à contempler les beautés de ces constructions, il alla s’asseoir face à la rivière pour regarder la beauté de la nature. Il y passa un long moment se demandant pourquoi après avoir créé de si belle choses de pierre et de bois, les hommes s’enfermaient dans des tours d’acier et de verre. A ce moment passa devant lui un vieil homme se déplaçant avec une canne, la jambe gauche de son pantalon étant remontée jusqu’au dessus du genoux. L’homme s’arrêta également devant la magnificence de la nature, mais subitement il chancela, et tomba au sol, en marmonnant quelque chose à Innocent qui s’était précipité vers le vieil homme. L’homme lui fit comprendre qu’il lui fallait quelque chose à manger. Innocent lui donna la pomme qu’il avait garder pour un éventuel dessert. L’homme se sentit rapidement mieux, et s’assit avec Innocent sur le banc, ils firent rapidement connaissance, le vieil homme était en fait, bibliothécaire, il avait appris bien des langues et parlait un assez bon anglais. Ainsi Innocent lui demanda comment il avait perdu sa jambe, et ce qu’il savait sur la guerre qui avait ravagé le pays. « J’ai passé ma jeunesse dans le nord Vietnam, mes parents ne voulaient pas de problème avec les français, ils s’étaient même converti au catholicisme. Mais la guerre entre les forces du Vietminh et les forces françaises faisait rage, lorsque enfin elle prit fin, mes parents et moi fument obligés de partir pour le Sud Vietnam. Le curé de notre paroisse qui nous conduisait disait qu’il fallait suivre « la Vierge partie pour le Sud ». Comme près d’un million de personnes nous avons fuit le régime communiste. Nous nous sommes arrêté ici à Hué, pour vivre de la pèche. Mais finalement quelques années plus tard les communistes avaient pris tout le pays, et la guerre recommença entre cette fois-ci les américains et les Viêt-Cong. La guerre était encore pire que contre les français, les Viêt-Cong creusaient des tunnels, pour approcher sans être vu des bases américaines, tendaient des embuscades, créent des pièges, tandis que les américains posaient des mines, bombardaient les villes, détruisaient les forêts avec ce qu’ils appelaient l’agent orange. C’est à cause de cela que je suis diabétique, ils ont détruit près d’un cinquième des forêts du Vietnam, et contaminé toute la faune et la flore qui y vivaient. Et nous mangeons les animaux, ce qui nous contamine. Ce qui a engendré des cécités, des diabètes, des cancers, des déformations congénitales… Puis il y a eu l’offensive du Têt. Les Viêt-Cong ont envahi presque toute la ville, nous avons eu la chance d’être protégé par ce qui restait de Marines américains, mais lorsque les Viêt-Cong sont partis, ils ont tué plusieurs milliers de personnes dans la ville, aussi bien des civils que des prisonniers de guerre. A ce moment là les américains ont mis en place plus sérieusement leur « programme Phoenix » et ont assassiné près de 40.000 personnes. Mais ils ont tout de même perdu la guerre, personne ne se préoccupait plus de la population et encore moins des milliers de mines qui sont disséminées dans la forêt. C’est là que j’ai perdu ma jambe, j’ai vu un enfant au bord de la forêt, j’ai voulu l’avertir qu’il ne fallait surtout pas y aller, mais il ne m’a pas entendu et s’y est aventuré. Je l’ai suivi mais je n’ai pas eu autant de chance que lui... Plus tard mes parents furent envoyés en « camps de rééducation », d’où ils ne revinrent jamais. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont voulu alors quitter le pays par voie maritime, au moins 300.000 d’entre elles qui périr, tué par les gardes côtes du régime, victime des nombreux pirates, ou parce que leur bateau a chaviré. Maintenant je renseigne les gens sur les livres, qui sont toléré par le gouvernement. Et j’attends ma mort après avoir vu celle de tant d’autres… » Dit le vieil homme. Il regarda Innocent droit dans les yeux, il y vit l’étonnement, l’incompréhension et le dégoût. Alors il reprit sa canne et partit sans dire un mot. Innocent était sonné par le récit de l’homme. Il n’avait jamais pensé qu’un homme puisse connaître tant d’épreuves. Il doutait maintenant de tout, il se sentait perdu dans ce monde qu’il croyait connaître. Il resta sur le banc toute la nuit à réfléchir en somnolant. Le lendemain, il avait les idées un peu plus claires, il commençait à se dire que Sarah avait en partie raison sur certaines choses tout du moins. Il se remit en marche pour explorer la ville et arriva dans le quartier industriel. Un bruit assourdissant venait d’un petit bâtiment délabré. Innocent voulut voir ce qui faisait tant de bruit, il poussa doucement la porte et vit une cinquantaine d’enfants en train de travailler sur de vieilles machines à coudre. Ils confectionnaient des chaussures de sport, mais uniquement la chaussure gauche. L’un des enfants qui amenait les chaussures qu’il avait fini au gérant vit Innocent, il s’arrêta et le regarda droit dans les yeux avec un regard d’étonnement et plein d’espoir. Mais le gérant vit Innocent derrière la porte et alla la refermer. Innocent resta un moment devant cette porte, ne pouvant pas oublier le regard de ce petit être. Un sentiment de colère l’envahit, il devait partir, partir très loin, il se mit à courir le plus vite qu’il pouvait sur une grande route goudronnée où circulait des voitures d’un luxe inouï ainsi que de vieilles voitures totalement cabossées, dont on ne pouvait même plus discerner la peinture d’origine. Il courut ainsi sur plusieurs kilomètres avant d’arriver à bout de souffle à la lisière de la forêt qui avait bien reculée face à l’expansion de la ville. Il marcha toute la journée suivante à grands pas, fuyant la terrible ville de Hué, réfléchissant à tout ce qu’il avait entendu. De ses réflexions il tira quelques conclusions, le système dans lequel vivent les hommes les pervertis, ce système où l’argent est roi n’est pas fait pour l’homme. Peut-être que son père avait tout de même raison, Dieu a fait au mieux, mais certains hommes mauvais ont détruit cet équilibre. Innocent voulait maintenant à tout prix quitter cette partie du monde, il avait décidé d’aller en Afrique, le continent qui a vu naître les hommes. Là-bas, se dit-il, je trouverai une société où l’homme vit en paix et en harmonie avec ses frères et la nature. Il arriva enfin dans la ville de Da Nang. Il déambulait dans les rues, plongé dans ses pensés, qui se tournaient toutes irrémédiablement vers Sarah. Au détour d’une ruelle sombre, il entendit les cris d’une femme, il courut pour voir ce qui se passait. Un homme grand, plein de tatouages, était en train de brutaliser une jeune femme déjà à terre. Innocent ne réfléchit plus et laissa s’exprimer toute la haine qui était montée en lui depuis son départ. Il se jeta sur l’homme mais il n’avait pas l’expérience des combats. Innocent se battit de tout son cœur mais l’homme était trop fort pour lui. Innocent était allongé par terre, le visage ensanglanté, son épaule droite le faisait terriblement souffrir tout comme son flanc gauche. La jeune femme avait fuit depuis longtemps, Innocent n’avait été qu’un petit contretemps pour l’homme. | |
| | | Eagles V.I.P
Nombre de messages : 3711 Age : 34 Ville : Dans le labyrinthe du minotaure Date d'inscription : 23/02/2006
| Sujet: Re: Nouvelle par Eagles Mar 22 Jan - 23:07 | |
| Après un moment Innocent se releva et s’adossa au mur d’un immeuble. Il resta là longuement, se frottant le visage pour en enlever le sang qui coulait abondamment. Il finit par se relever complètement, son esprit était toujours tourné vers l’Afrique, il alla donc directement vers l’énorme port de la ville. Malgré sa figure défaite, le capitaine d’un porte-conteneurs accepta de le prendre à bord s’il faisait la plonge pour tout l’équipage et pour tout ce qui lui restait d’argent. Le départ était prévu dans trois jours. Sans un sou Innocent pu aller dans le bateau immédiatement. Il fit connaissance avec l’équipage, des hommes durs, façonné par la mer, la plupart avaient été de simples pécheurs sur le bateau familial, mais cela ne leur permettait plus de vivre alors ils transportaient des conteneurs de produits que leurs enfants fabriquaient. Le bateau largua les amarres et partit pour l’Afrique alors que le soleil commençait tout juste à se lever. Innocent resta longtemps sur le pont, rêvant de ce continent qui l’attendait au loin. Un bruit l’interrompit dans sa rêverie, c’était les hurlements d’un chien. Innocent chercha d’où pouvait venir ces hurlements, et là il vit derrière leur bateau, une sorte de bateau de pêche. Innocent n’arrivait pas à distinguer très nettement ce qui se passait, mais il vit une forme gigotant au bout d’un crochet, et jeté à l’eau. Innocent, horrifié par ce comportement, continua à regarder le bateau pendant toute la durée de sa pêche. Après environ une vingtaine de minutes, les hommes sur le pont du bateau de pêche, remontèrent la corde, la forme qu’Innocent avait du mal à distinguer avait été remplacée par la forme d’un requin d’environ 2m de long qui se débattait encore. Après ce spectacle Innocent regagna sa cabine et ne la quitta presque plus jusqu’à son arrivée en Somalie. A l’approche des terres africaines Innocent alla sur le pont pour admirer le paysage désertique qui s’offrait à lui. A l’exception de Mogadiscio point noir dans cette étendue jaune. Soudain un petit bateau arriva à grande vitesse vers le porte-conteneurs. Il y avait à bord de nombreux hommes armés, ils s’arrêtèrent au niveau de l’échelle de secours sur le côté droit du navire et montèrent à bord en criant. Tout l’équipage se réunit devant le chef de ces pirates. Le capitaine donna une liasse de billets au chef pirate qui reparti aussitôt, voyant un autre navire à l’horizon. Innocent commença à se demander s’il avait bien fait de se diriger vers l’Afrique. Ils débarquèrent une heure plus tard. Innocent fut frappé par la chaleur, qui était encore bien plus présente à terre que sur le bateau, ainsi que par l’humidité extrêmement pesante. A son arrivée il vit que les rues étaient très animées, un nombre incroyable d’hommes étaient armés, portant leur fusil comme on porterait un foulard. En marchant un peu dans les rues, Innocent découvrit un marché aux armes, les vendeurs jurant par tous les dieux que leurs armes étaient de meilleur qualité que celle du voisin. D’autres vendeurs tiraient en l’air pour attirer les clients. Innocent continua à découvrir cette ville mystérieuse. Il vit des enfants armés de fusil presque aussi grand qu’eux, des filles qui ne devaient pas avoir 15 ans vendre leurs corps, il vit un homme se faire poignarder pour ne pas avoir respecté le chef d’un des nombreux clans de la ville. Innocent eu l’impression que sa tête aller éclater, voyant et revoyant ces images d’horreur. Il se mit à nouveau à courir, aussi vite qu’il le pouvait entre ces hommes armés, ces femmes martyrisées, ces enfants embrigadés. Il courut, jusqu’à sortir de la ville, là il vit des nombreuses cultures, des hommes et des femmes travailler sous un soleil terrible pour faire pousser les seules plantes qui survivent par une telle chaleur. Mais il n’arrêta pas, il continua jusqu’à atteindre le désert, et là il continua encore. Son esprit était au bord de la rupture, perdu dans les interrogations. Il ne ressentait ni la soif ni la douleur de sa peau brûlant au soleil. Au coucher du soleil, il arrivait en haut d’une dune lorsqu’il vit des tentes plantées en plein désert, les gens semblaient paisibles, un grand feu était en train d’être allumé au milieu de ce camp de fortune. Innocent s’approcha, et finalement entra dans le camp, il y avait un homme blanc au milieu d’enfants noirs affreusement mutilés. Innocent s’approcha, plus blanc qu’il ne l’avait jamais été. Il salua l’homme, qui avait les traits tirés et une barbe de plusieurs jours. Et lui demanda ce qu’était cet endroit. « C’est un camp de réfugiés, pour ceux qui fuient la famine de leurs villages, ou les combats de leurs clans. Je tiens ce camp depuis maintenant presque 20 ans et il y a toujours autant d’hommes et de femmes qui arrivent. Il y a eu de violents combats il y a quelques jours, près de Johwar, plus au nord. La plupart des blessés sont arrivés hier, depuis je n’ai pas arrêté une seconde. Et vous mon ami que faites vous seul dans ce désert ? » demanda l’homme « Je cherche des réponses » répondit Innocent Innocent aida pendant la moitié de la nuit cet homme, qui avait voué sa vie à la survie des êtres humains, à soigner des hommes, des femmes et des enfants encore sous le choc après avoir vu leurs familles décimées et leurs maigres possessions détruites. Innocent passa le reste de la nuit à écouter les aventures de l’homme. Innocent se rendit compte que c’était la première fois qu’il rencontrait un homme qui agissait avec ce qu’on appelle de l’humanité. Un jour il avait pris ses économies, un sac à dos et était parti pour l’Afrique. Il avait abandonné tout ce qui avait fait sa vie de médecin accompli. Maintenant il dormait dans une tente toute l’année et mangeait comme les gens qu’ils sauvaient, quelques bouts de pains et un peu de poisson séché. « Croyez-vous que l’homme soit bon ? » Demanda Innocent « J’en suis sûr, j’ai vu bien des horreurs, qui me hantent chaque nuit, mais je me persuade que les hommes qui ont commis ces crimes sont des barbares et ont perdus leur qualité d’hommes. J’ai vu dans ce camp tellement de joie : les fêtes autour du feu, les naissances de petits êtres pleins de vie… que ce serait une insulte envers ces hommes de dire que l’homme est mauvais. » dit l’homme Sur ce, ils allèrent tous deux se coucher, l’homme ayant trouvé une place pour Innocent. Le lendemain matin, Innocent alla marcher dans les dunes cherchant le visage de Sarah au milieu de ce paysage magnifique. Peu de temps après il vit la petite voiture utilitaire de l’homme partir sur le chemin de terre qui conduisait semble-t-il droit dans un infini désert. Une heure plus tard Innocent revint au camp, la voiture n’était pas encore revenue. Un bruit se fit entendre, en une seconde trois pick-up arrivèrent à toute vitesse dans le camp, les hommes tirant et hurlant, ils descendirent des véhicules passant à côté d’Innocent en l’ignorant totalement. Les hommes détruirent tout, aussi bien le matériel que des vies. Les tentes blanches étaient maintenant recouvertes du sang des femmes et des enfants qui y avaient trouvé refuge. Une seconde plus tard les hommes étaient à nouveau dans leurs pick-up roulant à toute allure dans le désert. Innocent était resté là sans pouvoir bougé aucun muscle. Il était tout seul dans ce camp empli de cadavres. Il se mit à genoux et pleura. Le vent faisait voler les tentes déchirées laissant à la vue d’Innocent les horreurs de l’homme. Il cria plus fort que personne ne l’avait jamais fait dans ces dunes. Un cri de désespoir, il avait perdu toute confiance en l’homme, il haïssait le Dieu qui avait pu créer l’homme, machine à tuer qui n’avait pour but que de satisfaire ses propres besoins. Besoins qui ne sont autres que la haine et la violence. Il voulut détruire les hommes qui ne savent que détruire. Brisant l’équilibre de la nature, pour leur propre confort. L’homme qui est incapable d’accepter une quelconque différence. L’homme qui est le seul être à pouvoir réfléchir sur le but de ses actes ne cesse de commettre des actes d’une violence inouïe et ne cherche qu’à détruire les hommes qui veulent vivre humainement. Comment peut-on vivre heureux dans un monde où l’homme est présent ? Mais si on ne vit pas heureux quel est le but de la vie ? L’être humain n’a aucun but. La vie est donc inutile. Il aima Sarah une dernière fois, rêvant qu’il la serrait dans ses bras et se mettait à l’abri du monde des hommes. Il resta étendu là tout le jour, et quitta ce monde avec le soleil couchant qui illuminait les corps autour de lui et le paysage désertique qui a vu naître les hommes.
A bientot
Eagles | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Nouvelle par Eagles Mer 23 Jan - 22:06 | |
| J lirai tout cela plus tard.
En tout cas déjà un petit mais tout petit bravo pour ta créativité |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Nouvelle par Eagles Sam 8 Mar - 15:04 | |
| J'aime bien. Unpeu sombre mais ca se lit bien |
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| Sujet: Re: Nouvelle par Eagles | |
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| | | | Nouvelle par Eagles | |
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