Condamnée à huit ans de prison pour infanticides, ses avocats
estiment qu'elle pourrait être libérée bien plus tôt, d'ici "quelques
mois" voire "un an". Son mari Jean-Louis affirme "entrevoir le bout du
tunnel". Véronique Courjault dans le box des accusés. (croquis de Benoit Peyrucq/AFP) Après un dernier regard lancé à son mari,
Véronique Courjault en larmes a quitté son box, condamnée jeudi 18 juin par la cour d'assises d'Indre-et-Loire à
huit ansd'emprisonnement pour des infanticides commis sur trois de ses
nouveau-nés. Après presque huit heures de délibéré, l'accusée est
restée impassible à l'énoncé du
verdict, à l'image de
son mari Jean-Louis. Jugée pour "assassinats", elle encourait la
réclusion criminelle à perpétuité. Mais elle pourrait sortir bien plus
tôt, selon plusieurs avocats.
"A l'évidence, c'est une décision d'
espoir,
à partir du moment où une condamnation permet de calculer une
libération en mois", a déclaré Me Marc Morin, avocat de Jean-Louis
Courjault. Me Marc Morin a indiqué que son client était parti
"retrouver son épouse pour aller calculer le nombre de mois de
détention qu'il reste".
"Il est possible qu'elle sorte dans quelques mois"L'une des avocates de l'accusée, Me Hélène Delhommais, a confirmé que Véronique Courjault pourrait en effet être
libérée assez
rapidement. "Noël, c'est trop tôt, (elle fera) au moins un an de
détention", a-t-elle avancé. "Il est possible qu'elle sorte dans
quelques mois", a confirmé Me Henri Leclerc, autre défenseur de
Véronique Courjault. "C'est une peine qui va nous permettre de
reconstruire, d'entrevoir le bout du tunnel. Je viens de l'annoncer à
mes enfants et je peux vous assurer qu'il y a de la joie à la maison",
a indiqué de son côté Jean-Louis Courjault. Quant à l'accusée,
réincarcérée à la maison d'arrêt d'Orléans, "elle est apaisée", a-t-il
ajouté.
Selon Me Marc Morin, "il n'y a pas d'automaticité" aux
remises de peines.
Celles-ci "nécessitent un certain nombre d'éléments, notamment le
comportement en prison. Il est évident que Véronique Courjault qui lit
Shakespeare en anglais ne pose pas de problème de comportement à la
maison d'arrêt". Sortant de l'audience sourire aux lèvres, Jean-Louis
Courjault avait estimé de son côté que "dans quelque temps (....),
quelques mois (...), Véronique pourra retrouver ses enfants et ce sera
le début du
renouveau. Je suis sûr que ce sera de bons moments".
Jugée pour "assassinats", Véronique Courjault encourait la réclusion criminelle à perpétuité. L'avocat général
Philippe Varin avait requis dix ansde prison à l'encontre de Véronique Courjault. Pour Philippe Varin,
"c'est une décision qui convient à l'accusation, qui paraît satisfaire
l'ensemble des parties". Le parquet a dix jours pour faire appel.
"Pour moi, je n'attendais pas de bébé""J'ai eu conscience d'être enceinte, cette
conscience,
je l'ai perdue à un moment. Pour moi, je n'attendais pas de bébé", a
rappelé tout au long du procès Véronique Courjault à propos des faits
qui lui sont reprochés. Elle a aussi reconnu à de nombreuses reprises
que les faits étaient "
monstrueux et inexplicables".
"L'instruction m'a permis de prendre conscience de plein de choses, de
me poser des question. Mais je n'ai toujours pas de réponse. J'espère
en trouver", a-t-elle déclaré.
Le 23 juillet 2006, son mari Jean-Louis Courjault avait découvert de
deux nouveaux-nés dans son congélateur. Le couple a d'abord nié "être
les parents", mais a été rapidement confondu par les tests ADN.
Véronique Courjault a été incarcérée le 12 octobre à Orléans.
Devant les enquêteurs, elle a reconnu trois infanticides. Le premier sur un
nouveau-némis au monde clandestinement au cours de l'été 1999 en
Charente-Maritime, les deux autres sur deux bébés nés en septembre 2002
et décembre 2003 à Séoul où son mari ingénieur travaillait pour une
société américaine. Jean-Louis Courjault a été mis hors de cause après
avoir été dans un premier temps mis en examen pour "
complicité d'assassinats". Sa femme a toujours dit qu'il "n'était pas au courant"
(Nouvelobs.com)