¤ Biographie des membres ¤

Trés beau Marine. C'est bien d'avoir eu le courage de l'ecrire.

Eagles a écrit:

J'ai tout lu... C'est très beau et très triste évidement... Je suis loin d'avoir vécu tout cela et ma vie se résumerais en un seul paragraphe, donc je ne sais pas trop quoi dire, sinon courage, afin que tu trouves le bonheur qui t'as si longtemps fait défaut.

+1...

Il est dur de répondre à la hauteur de ce que tu as vécu, tout ne serait qu'euphémisme devant l'ampleur et la gravité de tes expériences. Bravo pour le courage que tu as manifesté, notamment envers ta petite soeur. Je te répète un peu ce que j'ai dis sur msn : on ne peut pas guérir de ces souffrances et zapper tout ça, il y aura toujours des traces mais tes douleurs s'appaiseront avec le temps et les expériences heureuses, quand tu sera aimée et peut-être maman, une revanche sur la vie qui t'a trahie jusqu'ici. Merci de t'avoir confié ici, je n'en aurai jamais été capable. Je te souhaite bien évidemment le meilleur pour la suite et pleins de bonnes choses avec Nico. ^^

Merci pour vos encouragements et votre soutien. Ca fait toujours plaisir. ^^

Mais aujourd'hui, et depuis quelques temps déjà, j'ai mit de côté tout ça, je l'ai laissé derrière moi. Je pense que si j'ai écrit tout ça, c'était pour laisser une trace de mon passé, le déposer, l'enfouir.

Maintenant je suis plus optimiste qu'avant, et actuellement tout va assez bien. (grace à certaines personnes, surtout, pas besoin de les citer...)

Je suis née le 20 septembre 1990 a l'hopital St Rock à Nice. D'une mére de 13ans et d'un pére de 16ans. Mais ma vie, commence bien avant ma naissance. (...)

Ma mére et mon pére ont eu tout d'eux, une enfance remplit d'embuche, de chute et de malheurs. Ils sont tout d'eux, des valises qui font mal, qui baissent, et qui surtout blessent. Ils se sont rencontrés, aimés, quelques mois plus tard, ils apprirent ma naissance. Mon pére l'annonça a ma grand-mére. Sur le coup, elle n'a pas réagit. Le lendemain, elle décida de prendre les choses en main. Prit rendez-vous dans une clinique a Cannes...direction avortement. Elle donna rendez-vous a la génitrice de ma mére. Le rendez-vous eu bien lieu. Mais au lieu, de faire cela dans le calme, la génitrice de ma mére, a prévenu tous le monde. Une des soeurs de ma mére, et venue frapper ma grand-mére. Donner une giffle. Alors que ma grand-mére, n'y etait pour rien, dans ma venue au monde. La génitrice de ma mére, a voulu s'occuper elle-même de l'avortement. Avortement, qui d'ailleurs n'a pas eu lieu. Elle décida donc, t'envoyez ma mére, en Angleterre, oû le delai etait bien plus long. Mais faute de moyen, cela n'a pas eu lieu. A cause du beau-pére de ma mére, elle a dû cacher sa grossesse. Je me suis donc mise dans les reins. Apart la poussée des seins, on ne voyait aucune trace d'une grossesse quelconque.

La premiére echographie eu lieu à 6mois de grossesse. Elle etait mauvaise. Pour les médecins, j'etais une fille certes, mais avec une tête d'un bébé de 6mois mais un corps de celui de 3mois et les poumons toués. J'etais en quelque sorte, un légume. Mes parents prirent peurs. Ils s'etait pommés, perdus. Ils essayaient que ma mére, fasse une fausse couche. Coup dans le ventre, plongeons dans la picine, et autres. Le 20 septembre, ma mére commença a resentir certaines douleurs. Sa génitrice l'envoya donc a l'hopital. Je suis née. Je fesai 1 km 950, et failli mourir a la naissance. Ma mére accoucha sous cesariene.

Mon pére n'etait pas au courant de ma naissance. Il alla en bas de chez ma mére. On lui apprit ma naissance. Il s'en alla directement vers l'hopital. On lui apprit que j'etais morte. Mais personne ne lui donna aucunes formes d'explications. Ma mére, n'en savait encore moins. Quelques jours aprés, une assistante sociale, rendu visite a ma mére dans sa chambre. Il fallai me donner trois prénoms. Mes parents ne comprirent pas pourquoi. Le soir même, la génitrice de ma mére, appella mon pére, lui disant que si il ne signé pas ces papiers...elle le poursuivrai pour viol. On me donna en 5 minutes, les prenoms Sarah, Coralie, Isabelle, car même loin d'eux, j'aurai quelque chose de ma vraie famille. Ma mére signa le papier...Abondon de l'enfant. J'etais le bébé Sarah Coralie Isabelle, pour eviter d'être le bébé X. Je fûs tranferer dans un autre hopital.

Mon pére passa plusieurs nuits, a entendre des cris, pleure de bébé. Un jour, il alla voir sa mére, il n'en pouvait plus. Il n'arrivai plus à se relever. Ils avaient abandonés leur enfant. Ma grand-mére, prit rendez-vous avec une assistante sociale. Elle se mit a rire, en disant qu'on s'etaient bien foutu de leur gueule. Mon pére avait juste a me reconnaître auprés de la mairie. Mais ma mére quant à elle, devait perdre ses droits sur moi. Mon pére 1mois et quelques jours aprés ma naissance, et venue me chercher a la DAS. Mais 1mois plus tard, je dû repartir a l'hopital. Clapet de l'estomac, opération.

Je pûs enfin rentrer " chez " moi. Jusqu'a ce que ma mére ai 18ans, j'etais cachée a la famille de ma mére. Je vivais enfermée chez ma grand-mére. Elevée par elle et mon pére. Et voyant ma mére, que a de rares instants. J'ai beaucoup manqué d'affection de ma mére. J'en manque d'ailleurs toujours. J'ai grandi auprés de mon pére. Ma mére, etait jalouse de cette situation, et je pense que malgré elle, elle me le fesai payer. Par des mots, des gestes...j'en souffre beaucoup encore aujourd'hui. A l'âge de 6ans, ils devaient déménagés, pour me donner une vie meilleure. Mais pour celà, ils devaient se marier. En fesant les papiers a la Mairie, elle apprit, qu'elle pouvait avoir des droits sur moi. Redevenir ma mére, et ne plus avoir sur le livret de famille " Née d'une mére inconnue ". Ils se sont mariés, et nous avons déménagés a Cagnes/mer.

[ Je finirai plus tard...Juste besoin de parler de ce moment. ]

C'est passionant Sarah, j'ai hâte de lire la suite.

Oden, né le 8mai 1989 sous une forte chaleur, ne s'attendais pas a avoir aussi vide que maintenant.



Enfance et adolescence assez solitaire a tout niveau. Que cela soit amical ou bien sentimental. Je faisais surement peur au gens car des le college je commençais a lire des bouquins de psychologie/psychanalyse et psychiatrie. Alors que le temps est au filles, jeux video et football, j'était en reel decalage avec le reste de mon age (meme si je n'aime toujours pas le foot).

Cela a eut plusieur conséquence dont une tentative de suicide en decembre dernier. J'était deja allé voir 1 an une psychologue il y a deux ans maintenant je vais voir un psychiatre et cela fait deja 3mois. A part sa rien de palpitant c'est sur mais j'ai toujours cultivé le don de discuter tranquilement avec les gens pour partager des opinions sur les choses qui nous entoure.



Amen

Bien entendu, ce que je vais écrire est très personnel, mais mon but n'est pas de vous faire connaître mon Histoire et qui je suis. C'est avant tout pour moi un plaisir d'écrire, certaines de vos histoires m'ont serré le coeur, j'ai trouvé que certains d'entre vous étaient courageux de l'écrire, et bien convaincue qu'ici ça peut être un atelier d'écriture, je vais tenter soigneusement d'écrire à mon tour.

Je naquis un 27 décembre, un jour de pluie, au lendemain d'une grande excursion vers la France. Figée entre terre et ciel, entre faim et soif, entre espoir et déroute, planant de ville en ville, ma mère accoucha enfin sa deuxième d'une famille de trois enfants en faisant raisonner l’écho rauque d'un cri invisible, dans l'hôpital d'Argenteuil. Dans l'émoi d'un tel évènement, dans le bonheur d'avoir enfin touché au rêve Français, personne ne soupçonne à ce moment-là que c'est le début d'un combat sans merci.
Septembre 1992, quand ma vie de bébé bascula aux mains des machines technologiques de l'hôpital et des bras poilus des chirurgiens-médecins. On me décèle une amyotrophie spinale infantile type III, un nom barbare qui résonne aux oreilles d'une jeune maman d'origine tunisienne âgée de 22 ans seulement, venant " kiffer " la France. Agée alors de trois ans, je revois dans ma tête les images du Monsieur en blouse blanche, m'arrachant aux bras de ma maman, la règle dans la poche, me menant dans un couloir infini du sol à carreaux marrons et jaunes. A partir de ce moment-là, je n'eus plus aucun souvenir de cette période, sans doute mon Inconscient l'a-t-il effacé, tout ce qui apparaît dans ma mémoire ce sont des images de jambes plâtrées, et de poches transparentes pendant au dessus de ma tête.

Le jour de mes six ans, je fête mon anniversaire dans un fauteuil roulant miniature aux roues énormes, mes parents ont tenu à fêter mon anniversaire, avec une chaleur dont je m'étonne toujours, alors que par trois fois ces derniers six mois, je me suis trouvée dans une situation difficile, me laissant chaque fois dans un état de faiblesse accrue, passant des nuits et des semaines et des mois dans ma maison l'hôpital... Mes parents cachaient la peur de rester à jamais dans ce cauchemar, ils ont toujours fais semblant de ne pas prêter attention à ce qui était entrain d'arriver. Bourrée de médocs et malgré la douleur qui me sifflait dans le corps, les jambes immobilisées, j'ai savouré chaque instant de cet après-midi passé en dehors de l'hôpital. Etonnante joie de vivre malgré l'incroyable douleur qui me saisissait les épaules, le dos, le bassin, les jambes.

Au lendemain des suites d'opérations des hanches, à répétition, ma mère m'inscrit en atelier de patinage artistique. Ce qui était bien sûr contre-indiqué dans le cadre de ma maladie, mais ma mère avait toujours rêvé d'avoir une enfant debout sur ses quatre pattes, et douée en danse, nous avons donc fait comme on voulait. Un père absent toute mon enfance, devant travailler nuit et jour à la sueur de son front pour pouvoir financer toute cette paperasse. Il n'a jamais eu son mot à dire. Et c'est ainsi que je me retrouvais seule, face à une mère acharnée, et faisant ce qu'elle voulait de moi (aux vues de ma dépendance physique). Malgré tout, j'aimais le sport. J'aimais l'activité physique, je frémissais devant ces jolies jeunes femmes qui dansaient tout sourire. J'ai donc arrêté le patinage artistique, pour faire quelque chose de plus sage : la danse.
Mais ma passion pour la danse avait vite viré au désastre. Les cours étaient cahotiques. J'avais un bon niveau et j'étais attentive en cours, selon la prof, mais les moqueries des pestes fréquentant le cours de l'école de danse lorsque je m'éffondrais sur le sol de fragilité musculaire. J'étais, à 8 ans, coincée entre les ateliers cassants de danse moderne (surtout qu'un an plus tard, j'ai changé de prof, ce n'était plus Tania qui multipliait les efforts pour m'intégrer au groupe, mais Madame Herpin qui estimait que j'étais la honte de l'école, et je n'avais plus ma place au sein du groupe, je me faisais hurlée quand je ne pouvais pas lever ma jambe à la hauteur exigée). Ma mère a vite compris que cela devait cesser.

12 années se sont déjà écoulées. J'ai stoppé toute activité physique à cause de ma scoliose vertébrale. Je continue les cours de piano, de solfège et de chant commencés en même temps que la danse. J'étais en 5ème. Le cours que je préférais était l'EPS. C'était loin d'être le cas pour tout le monde, la plupart de mes compagnes de classe auraient fait n'importe quoi pour y échapper, elles avaient leurs règles à longueur de mois, mal à la tête, mal au ventre, mal au petit doigt de pied, un rhume terrible, un père mourant, un chat écrasé (non, là je dis n'importe quoi... =p). J'étais à l'internat. Même la prof de gym n'était pas très motivée pour nous donner cours, d'ailleurs elle devait être réglée aussi la plupart du temps, ou trop âgée pour nous faire faire des trucs vraiment intéressants... et c'était toujours le cours qui tombait le premier quand il y avait une activité spéciale à programmer au collège.
Moi y a pas à dire j'aimais le cours de gym, je l'attendais avec une énorme impatience
Bien sûr pas vraiment les échauffements une deux trois, bras en l'air, jambes pliées, en cadence, et on se bouge un peu et plus que ça... Non ce que j'aimais et attendais avec impatience, c'était la deuxième partie du cours, quand on sortait le plint...alors mon coeur bondissait: j'adorais exécuter les sauts, j'étais petite et légère, j'osais m'envoler, j'étais douée pour ça.. courir, battre des deux pieds devant l'obstacle, bondir, m'envoler... Mais ce qui m'enivrait le plus, c'était quand la prof (une fois tous les six mois hélas) dressait les montants pour le saut en hauteur. Toutes les filles rouspétaient et moi je piaffais d'impatience...je sautais en ciseaux et j'étais passée championne du collège. Mon corps avait grand besoin de cette décharge physique, je m'y donnais à coeur joie, à corps enthousiaste. Je recevais là des bouffées de bien-être qui me faisaient croire au bonheur...

La seule activité physique que je fais encore, c'est marcher, et encore, pas assez souvent, comme j'aimerais le faire. Ah oui! il y a aussi la danse...non pas la danse de salon, sur des pas programmés....mais la danse qui bouge, qui me fait sentir que j'ai un corps, qui me permet de reprendre contact avec lui, qui me permet de le réintégrer en quelque sorte...

Aujourd'hui, je suis sauvée, j'ai conservé la marche à l'heure où d'autres enfants et adultes atteints de ma maladie sont paralysés dans un fauteuil roulant, trachéotomisés par un tuyau reliant la gorge à un appareil respiratoire. Je comprend leur souffrance, car j'ai vécu la même enfance que la leur. J'évite de donner des informations sur ma maladie, car les gens ne me croient pas, comme si ça me faisait plaisir d'avoir souffert. C'est dur de vivre une maladie qui ne se voit pas, mais qui fait souffrir tout autant que les autres. Bien sûr, j'ai ma carte d'invalidité, mais on ne me prend pas au sérieux quand je dis que je ne peux pas courir le trois fois 500 en endurance. Je reste encore incertaine par rapport à l'avenir, je ne sais pas comment ma maladie évoluera. Je fais régulièrement des séances de kiné pour maintenir mon état orthopédique, garder la souplesse des muscles. Je suis pour l'instant dans un bon état. J'ai une démarche normale.

Les gens qui s'en foutent m'énervent, c'est pour ça que je ne le dis pas, les gens me bousculent dans la rue sans faire attention, je tombe façilement, me rebousculent et repartent à toute allure, je fulmine au secours je vais être désagréable je le sens. Marre qu'on me prenne pour une menteuse, marre de prouver que je suis dans un piteux état physique, marre qu'on me prenne pour la fille trop heureuse, c'est peut-être parce que je n'extériorise rien.

En écrivant tout ça, j'ai accepté de me perdre (mais pas trop longtemps hein! sinon on est paumé), de partir dans des chemins de traverse, pas balisés... faut se frayer un passage, risquer de tomber dans des ornières, affronter ses propres loups-garous. Dès qu'on écrit, on prend des risques, même si on met en scène un "personnage", même si on écrit sous forme de métaphore. Je suis un peu mal à l'aise en me livrant à ce type d'exercice. Je me confronte à tout jugement de la part des autres, je dis " réellement " qui je suis, je vais en décevoir plus d'un(e), peut-être ne m'imaginiez-vous pas comme ça.